Commissariat de Patricia Kishishian & Jean-Claude Ghenassia
17/09 – 21/11/2015
avec : Sophie Bouvier Ausländer, Aikaterini Gegisian, Özlem Günyol & Mustafa Kunt, Dejan Kaludjerovic, Esther Shalev-Gerz, Mounir Fatmi, Jonathan Monk, Pierre Petit, Viet Bang Pham, Triny Prada, Lorenzo Puglisi, Lawrence Weiner, Georgios Xenos.
Pour faire écho à une année 2015 riche en commémorations – celle du 70ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, celle du centenaire de la Grande Guerre et celle du centenaire du génocide arménien – le CAC La Traverse a le plaisir d’accueillir Je me souviens, ou l’art contemporain face à l’Histoire. Je me souviens présente une sélection d’œuvres qui prolongent la réflexion sur l’identité et la mémoire à travers la création de nouvelles images véhiculant le souvenir d’événements historiques en particulier celui du génocide arménien. Les artistes ont décidé d’aborder cette problématique par des angles de traitement différents : l’éducation, l’identité, le négationnisme, la notion de monument… La mémoire est certes un devoir pour les descendants, mais elle est surtout un outil d’insoumission symbolisant la victoire de la liberté sous le joug de l’oppression.
« Pour soutenir la commémoration du centenaire du génocide arménien, j’ai ressenti la nécessité de mettre en place un projet à la croisée de l’histoire de ce peuple et de l’art contemporain, tant pour défendre des convictions qui me sont personnelles, que pour œuvrer à la construction d’une mémoire collective.
Frappée par les discours négationnistes et indignée par le révisionnisme encore associé à des faits historiques pourtant avérés, j’ai compris combien la somme d’initiatives individuelles agit comme un garde-fou à l’encontre des
dérives mémorielles. Le soutien spontané témoigné par les artistes a achevé de consolider le projet en le formalisant rapidement en une exposition collective dédiée et c’est d’ailleurs non sans une certaine émotion que j’ai recueilli leur confirmation de participation. S’appuyant sur la prégnance du lien entre image et mémoire,les artistes ont tenté de renouveler les représentations visuelles de ce génocide par les angles de traitement que sont l’identité, le négationnisme, le monument, la transmission, l’éducation… Ce travail, que je qualifierais ici d’engagement, je le salue grandement.
En premier lieu, Lawrence Weiner et son indéfectible soutien. Je l’ai contacté pour l’inviter, spontanément il a accepté et m’a demandé de définir en quelques mots l’esprit de cette exposition. A partir de ces éléments, Lawrence Weiner a tissé une réflexion qui l’a ramené à une œuvre historique de 1972 intitulée As if it had not.Connaissant mon implication personnelle dans ce projet, Jonathan Monk et Mounir Fatmi, avec lesquels j’ai eu le plaisir de collaborer auparavant, n’ont pas hésité à m’accompagner, tout comme Esther Shalev-Gerz et Özlem Günyol & Mustafa Kunt. A l’instar des artistes précédemment cités, Triny Prada,Dejan Kaludjerovic, Sophie Bouvier Ausländer, Viet Bang Pham, Lorenzo Puglisi, Aikaterini Gegisian, Pierre Petit et Georgios Xenos ont favorablement répondu à cette invitation, proposant respectivement une œuvre inédite.
La sous-représentation de l’héritage historique du peuple arménien conjuguée à l’effacement par les bourreaux des traces matérielles du génocideobligent à une quête de la mémoire. C’est pourquoi la somme des actions individuelles ou collectives, nationales ou internationales, contribue à sa reconnaissance publique : les défendre revient à préserver et perpétuer lamémoire d’un peuple.
Eveiller, informer et éduquer sont les pions incontournables à disposer sur l’échiquier mémoriel pour arrimer la mémoire des paquebots de la diaspora arménienne et nouer les cordages de la sagacité. »
Patricia Kishishian
EXPOSITION
du 17 septembre au 21 novembre 2015
Vernissage jeudi 17 septembre à partir de 18h, en
présence de Monsieur le Sénateur-Maire d’Alfortville,
Luc Carvounas, des commissaires et des artistes.